Comprendres les élections indiennes

714 millions d’indiens dont 48% de femmes sont appelés à voter dans 888 804 bureaux de vote, 543 circonscriptions et 35 états ou territoires…

En général, les élections sont libres et transparentes. Le processus de vote dure 5 semaines et les résultats seront proclamés à partir du 16 mai.

Les trois principaux candidats au poste de Premier Ministre sont Manmohan Singh, sortant,  (Congress), LK Advani (BJP), Mayawati Kumari (« Third front ») qui, en cas de victoire, représenteraient sans doute les trois principales coalitions en lice.

Singh, Advani, Mayawati, les 3 candidats principaux

Singh, Advani, Mayawati, les 3 candidats principaux

Comprendre la vie politique indienne est un véritable casse-tête: Les partis et les alliances changent tout le temps et la vie politique indienne est un vrai mille-feuilles où se superposent les partis nationaux (nombreux) et les partis régionaux (nombreux), tout cela entrecroisé de connotations plus ou moins religieuses et d’influences de castes.

Les partis mélangent parfois vie politique et vie religieuse et les coalitions se font et se défont, pas spécialement en fonction des programmes ou idéologies, mais plutôt en fonction des opportunités de participer au pouvoir.

Les enjeux du scrutinLes élections se gagnent avant tout dans les campagnes.

Les électeurs sont avant tout intéressés par les questions économiques de base comme l’accès à l’eau, à l’électricité, aux routes, ce qui conduit à toutes sortes de promesses.

Machine à Voter

Machine à Voter

Le bilan de la politique du Congrès sur les 5 dernières années est un élément du vote,  et surtout le programme  d’emploi en milieu rural (2.2 milliards de dollars) et la libéralisation des média et de l’information. Le Congrès met en avant la croissance rapide du pays, ses investissements dans les infrastructures et l’énergie, et sa politique sociale. Cependant, la crise a émoussé le taux de croissance (7% au lieu de 10%) et des licenciements ont vu le jour.

Si le congrès apparait dans les sondages comme le meilleur parti de gouvernement, il est aussi considéré comme un parti qui fait mauvais usage du pouvoir et protège la corruption. A l’opposé, le BJP, principal parti d’opposition, a du mal a susciter l’adhésion à sa politique d’hindutva (« hindouïté ») qui repose sur les valeurs anciennes de l’hindouisme. Par contre, le BJP dispose d’un relatif soutien dans les milieux d’affaires et parmi les investisseurs, en raison de son approche économique libérale.

L’opposition met l’accent sur les échecs dans la lutte contre le terrorisme – qui a conduit aux attaques de Mumbai en Septembre 2008 – et proclament que le rythme des réformes économiques n’est pas assez soutenu.Le BJP insiste aussi sur la lutte anti-corruption et l’utilisation accrue de la technologie dans le pays.

Rares sont ceux qui se risquent à des projections de résultats. Manmohan Singh a récemment déclaré qu’il est ouvert à tous types d’alliances. Advani s’efforce d’attirer à lui des partis régionaux en vue d’une alliance post-électorale. On s’attend à ce qu’aucune majorité claire ne sorte du scrutin, à une fragmentation accrue de la vie politique indienne et à la montée des partis régionaux.   Si les deux grandes alliances formées autour du Congrès et du BJP échouent à gagner une majorité, les partis de gauche et le Troisième Front pourraient s’installer au pouvoir.

Les trois grandes alliances se présentent grosso modo de la façon suivante:

United Progressive Alliance (UPA), coalition de centre droit / centre gauche sortante: Elle est dirigée par le Parti du Congrès, lui même dirigé par Sonia Gandhi (belle fille d’Indira) qui a exclu d’occuper le fauteuil de Premier

Femme indienne votant

Femme indienne votant

Minsitre et le laisse à l’ancien Ministre des Finances Manmohan Singh, en attendant de prpuler son fils Rahul (c’est simple, non?).  Le Parti du Congrès, parti le plus ancien et parti de l’Indépendance a du mal à rester très important. Il est très fort dans les campagnes où Indira est encroe révérée. C’est un parti de centre gauche, parfois assez démagogique, mais à l’orogine de la croissance et des réformes indiennes des dernières années. De tous les partis, il est souvent considéré comme le « moins mauvais ». Deux grands alliés du Congrès, le Samajwadi Party (SP) en Uttar Pradesh et le RJD au Bihar sont devenus tellement puissants chez eux qu’ils concurrent seuls. Le DMK  (puissant parti régional Tamoul est aussi dans la UPA.

Le « programme » de l’Alliance est centré sur la poursuite des réformes actuelles, la promotion de politiques sociales en mileu rural, et la protection de l’emploi.

La queue pour voter

La queue pour voter

National Democratic Alliance (NDA) rassemble des partis religieux hindouistes et des partis régionaux autour du Bharatiya Janata Party (BJP). Le BJP est parti religieux hindouiste et nationaliste de centre droit qui promeut la croissance économique, une défense forte, la préservation des valeurs sociales traditionnelles et une politique étrangère nationaliste. Le BJP est un parti de gouvernement pragmatique, mais tenant de l’hindutva (« hinouhité ») dans la vie politique. Le BJP a été trois fois aux affaires.

D’autres partis qui composent la coalition sont le  Samata Party (opposé au communautarisme…), le Shiv Sena (parti nationaliste hindouiste du Maharashtra) , l’Indian National Lok Dal (Parti essentiellement présent en Haryana et qui n’hésite pas à changer d’alliances),   Akali Dal Arunanchal Congress (ensemble de partis Sikhs du Panjab), Pattali Makkal Katchi (un autre parti Tamoul), le Jantrantrik Bahujan Samaj Party (parti de Gauche à tendance socialiste).

Third Front: Dirigé par Mayawati Kumari, le Troisième Front est avant tout une coalition de partis de Gauche et de partis régionaux. Le le Comunist Party Marxist, le  Communist Party of India, RSP et Forward Bloc sont aussi dans l’alliance. Le Bahujan Samaj Party de Mayawati, parti des intouchables principalement implanté en Uttar Pradesh et qui vénère sa dirigeante comme une quasi déesse, n’a accepté de rejoindre la coalition qu’à condition que Mayawati soit le candidat officiel. D’autres partis régionaux composent la coalition comme le Telugu Desam Party (parti régional au pouvoir en Andhra Pradesh), le Telegana Rashrtiya Samity (autre parti régional d’Andhra Pradesh, mais en faveur d’une sescession de la région du Telangana), le  AIADMK (parti régional au Tamil Nadu), le MDMK (parti social démocrate du Tamil Nadu)  et le  Biju Janata Dal (parti régional d’Orissa).

Jour de vote

Jour de vote

Les partis du Third Front n’ont pas grand chose en commun, sauf la volonté de renverser la coalition au pouvoir et d’empêcher la NDA de prendre le pouvoir. Ces partis ont des approches de la politique, de l’économie et de l’exercice du pouvoir parfois diamétralement opposé. Mayawati Kumari est un personage charismatique très contreversé: Elle représente les basses castes qui l’adulent mais elle est le politicien indien qui paye le plus d’impôts et a été poursuivie pour corruption.

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