So, it’s King Cong again….

So, it’s King Cong again…

Par François Montrelay, P2P Consultants et Vincent Previ, Worldalysis

Les résultats des élections législatives indiennes ont un goût de triomphe pour le Parti du Congrès du Premier Ministre sortant Manmohan Singh. Ni le BJP (droite hindouiste), ni le Third Front (agglomérat baroque de partis de gauche et de partis régionaux) n’ont réussi à constituer une alternative crédible. Avec 206 sièges, le Congrès atteint son meilleur score depuis 18 ans. La dispersion des votes, tant redoutée, n’aura donc pas eu lieu.

Manmohan Singh & Sonia Gandhi

Manmohan Singh & Sonia Gandhi

La perspective d’un gouvernement stable a été saluée par une hausse de 17,3% du principal indice boursier indien. Toutefois, des interrogations économiques et politiques demeurent.

Le nouveau gouvernement est très attendu sur la relance : les exportations se sont effondrées de 33% en mars-avril et la production industrielle a diminué de 2,4% pour le seul mois de mars, et ce dans un contexte budgétaire très tendu. Le Congrès a déjà reconnu qu’il n’aurait pas d’excuses s’il ne mettait pas son programme en œuvre, mais il lui faudra montrer qu’il sait accélérer le rythme de travail du parlement et débloquer les nombreuses lois en souffrance.

On peut s’attendre à une intensification des réformes économiques, à une privatisation accrue des entreprises publiques, à de nouvelles ouvertures aux investissements étrangers et à l’accélération de leur flux. La roupie indienne devrait donc continuer de s’apprécier face au dollar. Deux réformes emblématiques constitueraient un véritable signe de la volonté de changement du gouvernement : les retraites (avec une participation accrue du secteur privé et une entrée progressive des assureurs étrangers) et le secteur du commerce de détail, dont l’ouverture se solderait par l’entrée sans cesse différée de Wal-Mart ou Carrefour.

Indian lady on the phone

Indian lady on the phone

Sur le plan politique, le Congrès sait pouvoir compter sur deux importants alliés au sein l’United Progressive Alliance: Le DMK (parti régionaliste du Tamil Nadu) et surtout le All India Trinamool Congress (parti de gauche implanté au Bengale Occidental). Une des interrogations réside dans le caractère imprévisible du leader de cette formation, Mme Mamata Banerjee qui s’est illustrée en 2001 en quittant le gouvernement BJP dont elle était la ministre des chemins de fer. En outre, le Congrès devra nécessairement élargir sa base, probablement en direction de petits partis régionaux, souvent enclins au populisme le plus criant. La répartition des portefeuilles en cours montre la puissance du Congrès qui parvient à résister aux exigences de ses alliés.

La reconduction de Manmohan Singh à la tête du Gouvernement n’a jamais vraiment nourri de spéculations, malgré les problèmes de santé de celui-ci. A moyen terme, la mise en avant, tout le long de la campagne électorale, de Rahul Gandhi, héritier de la plus illustre dynastie politique indienne, démontre que le leadership à la tête du Parti du Congrès est assuré pour encore de nombreuses années.

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